Comment dissoudre une association ?

dissolution d'une association

Avec plus de vingt ans d’expĂ©rience dans le conseil aux entreprises, nous avons souvent Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  la question de la dissolution d’une association. Cette procĂ©dure, bien que dĂ©licate, est parfois nĂ©cessaire dans la vie d’une organisation. Nous allons vous guider Ă  travers les diffĂ©rentes Ă©tapes et options disponibles pour dissoudre une association en France.

Les diffĂ©rents types de dissolution d’une association

La dissolution d’une association peut survenir de plusieurs manières, chacune ayant ses propres particularitĂ©s et procĂ©dures. Il est nĂ©cessaire de comprendre ces diffĂ©rentes options pour choisir celle qui convient le mieux Ă  votre situation.

La dissolution volontaire est la forme la plus courante. Elle est dĂ©cidĂ©e par les membres de l’association lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire. Cette option est souvent choisie lorsque l’association a atteint ses objectifs ou lorsque les membres ne souhaitent plus poursuivre l’activitĂ©.

La dissolution statutaire intervient automatiquement dans deux cas :

  • Ă€ la fin de la durĂ©e prĂ©vue dans les statuts de l’association
  • Lorsque l’objet pour lequel l’association a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e est rĂ©alisĂ©

Dans certains cas, une dissolution judiciaire peut ĂŞtre prononcĂ©e par un tribunal. Cette dĂ©cision peut ĂŞtre prise si l’association ne respecte pas ses obligations lĂ©gales ou si ses activitĂ©s sont jugĂ©es illĂ©gales.

Enfin, bien que rare, la dissolution administrative peut ĂŞtre ordonnĂ©e par dĂ©cret en Conseil des ministres. Cette mesure exceptionnelle est gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ©e aux associations qui menacent l’ordre public.

👉Le rĂ´le du prĂ©sident d’une association

Procédure de dissolution volontaire : étapes clés

La dissolution volontaire est la méthode la plus fréquemment utilisée. Voici les étapes à suivre pour mener à bien ce processus :

  1. Convocation de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire : Cette rĂ©union doit ĂŞtre organisĂ©e selon les modalitĂ©s prĂ©vues dans les statuts de l’association.
  2. Vote de la dissolution : Les membres présents ou représentés doivent voter en faveur de la dissolution. La majorité requise est généralement précisée dans les statuts.
  3. Rédaction du procès-verbal : Un document officiel détaillant la décision de dissolution doit être rédigé.
  4. Déclaration à la préfecture : La dissolution doit être déclarée auprès des autorités compétentes.
  5. Liquidation des biens : Cette Ă©tape cruciale implique la gestion du patrimoine de l’association.

Il est capital de noter que la personnalitĂ© morale de l’association est maintenue pendant la phase de liquidation, ce qui permet de gĂ©rer les dernières opĂ©rations financières et administratives.

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Formalités administratives et spécificités régionales

Une fois la dĂ©cision de dissolution prise, plusieurs formalitĂ©s administratives doivent ĂŞtre accomplies. Ces dĂ©marches varient selon la localisation et le statut de l’association.

Pour la majorité des associations en France, les étapes suivantes sont requises :

  • Remplir et soumettre le formulaire Cerfa n°13972*03 Ă  la prĂ©fecture
  • Informer l’INSEE si l’association possède un numĂ©ro SIRET
  • Publier optionnellement la dissolution au Journal Officiel

Pourtant, en Alsace-Moselle, les règles diffèrent lĂ©gèrement. Dans cette rĂ©gion, la dĂ©claration de dissolution doit obligatoirement ĂŞtre faite auprès du tribunal d’instance local. Cette particularitĂ© s’explique par le droit local spĂ©cifique Ă  ces dĂ©partements.

Voici un tableau récapitulatif des formalités selon la localisation :

RĂ©gionOrganisme Ă  contacterDocument Ă  fournir
France (hors Alsace-Moselle)PréfectureCerfa n°13972*03
Alsace-MoselleTribunal d’instanceDĂ©claration spĂ©cifique

Liquidation et devenir du patrimoine associatif

La phase de liquidation est une Ă©tape cruciale dans le processus de dissolution d’une association. Elle implique la nomination d’un ou plusieurs liquidateurs, gĂ©nĂ©ralement dĂ©signĂ©s lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire qui a votĂ© la dissolution.

Les missions des liquidateurs sont multiples et incluent :

  • La rĂ©cupĂ©ration des crĂ©ances dues Ă  l’association
  • Le paiement des dettes restantes
  • La rĂ©siliation des contrats en cours
  • Le licenciement des Ă©ventuels salariĂ©s

Une fois ces tâches accomplies, se pose la question du devenir du patrimoine restant, appelĂ© boni de liquidation. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, ce patrimoine ne peut pas ĂŞtre partagĂ© entre les membres de l’association, sauf dans le cas particulier de l’Alsace-Moselle oĂą les statuts peuvent le prĂ©voir.

Le boni de liquidation doit ĂŞtre transmis Ă  d’autres associations ou organismes ayant des buts similaires. Cette dĂ©cision est gĂ©nĂ©ralement prise lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de dissolution.

Au cours de nos deux dĂ©cennies d’expĂ©rience, nous avons constatĂ© que cette Ă©tape peut soulever des questions Ă©thiques et pratiques. Il est primordial de choisir avec soin les bĂ©nĂ©ficiaires du patrimoine restant, en respectant l’esprit et les valeurs qui ont guidĂ© l’association tout au long de son existence.

Alternatives et réflexions finales

Avant de procĂ©der Ă  la dissolution, il est judicieux d’explorer les alternatives possibles. La mise en sommeil temporaire de l’association peut ĂŞtre une option intĂ©ressante si les statuts le permettent. Cette solution offre la possibilitĂ© de suspendre les activitĂ©s de l’association sans pour autant mettre fin Ă  son existence lĂ©gale.

Les motifs les plus fréquents de dissolution que nous avons observés au fil des ans incluent :

  • Un manque de bĂ©nĂ©voles ou une baisse de motivation
  • La rĂ©alisation complète de l’objet de l’association
  • Une longue pĂ©riode d’inactivitĂ©
  • La fusion avec une autre structure
  • La scission en plusieurs entitĂ©s distinctes

Quelle que soit la raison, la dĂ©cision de dissoudre une association ne doit pas ĂŞtre prise Ă  la lĂ©gère. Elle marque la fin de l’existence lĂ©gale de l’organisation et peut avoir des implications significatives pour ses membres et bĂ©nĂ©ficiaires.

Comme professionnels aguerris dans le domaine, nous recommandons toujours une rĂ©flexion approfondie et une consultation avec les parties prenantes avant d’entamer le processus de dissolution. Il est Ă©galement judicieux de solliciter l’avis d’un expert juridique pour s’assurer que toutes les Ă©tapes sont correctement suivies, notamment en ce qui concerne les règles spĂ©cifiques qui peuvent s’appliquer Ă  certains types d’associations, comme les associations sportives ou de financement Ă©lectoral.

La dissolution d’une association, bien que parfois nĂ©cessaire, marque la fin d’une aventure collective. Elle doit ĂŞtre menĂ©e avec rigueur et respect, en gardant Ă  l’esprit l’hĂ©ritage et les valeurs que l’association laisse derrière elle.

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